Est-il mieux de travailler assis ou debout ?

Passer la journée assis est devenu la norme. Que ce soit derrière un écran, en réunion ou en télétravail, notre posture dominante reste figée : le dos collé au dossier, les yeux rivés à l’écran, et les jambes immobiles pendant des heures. Et pourtant, cette habitude a un coût. Un coût invisible mais réel : fatigue chronique, douleurs lombaires, baisse de concentration…

Avec la généralisation du télétravail et la prise de conscience collective autour de la santé au travail, la question se pose de plus en plus sérieusement : faut-il continuer à rester assis toute la journée ? Ou faut-il envisager d’autres solutions comme le travail debout ou les bureaux réglables en hauteur ?

Des études récentes tirent la sonnette d’alarme : la sédentarité prolongée serait aussi nocive que la cigarette. Ce n’est donc plus une question de confort, mais un véritable enjeu de santé publique.

Dans cet article, nous allons explorer :

• Les effets du travail assis sur votre corps
  
• Les bénéfices (et limites) du travail debout
  
• Pourquoi l’alternance assis/debout est la stratégie la plus efficace
  
• Comment organiser un poste de travail réellement ergonomique
  
• Nos recommandations pour passer à l’action
  

Vous pensez que votre chaise est votre alliée ? Peut-être… Mais elle pourrait aussi être la principale responsable de vos douleurs quotidiennes. Heureusement, il existe des solutions simples, adaptables et durables.

Les effets du travail assis sur la santé : un danger silencieux ?

Une position naturelle… mais risquée à long terme

Rester assis paraît inoffensif. Pourtant, selon les recherches les plus récentes, un adulte passe entre 60 à 75 % de son temps éveillé assis, souvent sans en avoir conscience. Le bureau, les transports, les repas, le canapé… la posture assise s’est imposée partout.

Mais cette immobilité prolongée entraîne des conséquences bien plus graves qu’un simple mal de dos :

• Le risque de développer des maladies cardiovasculaires augmente nettement.
  
• L’inactivité favorise l’obésité abdominale, le diabète de type 2 et même certains types de cancer (notamment colorectal).
  
• Une étude de l’American Cancer Society rapporte une hausse de 37 % du risque de mortalité prématurée chez les femmes assises plus de 6 heures par jour.
  

Le plus préoccupant ? Même une activité sportive régulière ne compense pas totalement les effets d’une posture assise excessive. Autrement dit, faire du sport le soir ne suffit pas à effacer une journée de sédentarité au bureau.

Les douleurs musculo-squelettiques liées à la sédentarité

La position assise prolongée a aussi un impact direct sur le squelette et les muscles, en particulier pour les personnes travaillant sur écran.

• 76 % des travailleurs de bureau souffrent de lombalgies selon les données de la médecine du travail.
  
• Douleurs cervicales, tensions dans les épaules, fourmillements dans les jambes ou les poignets deviennent monnaie courante.
  
• Ces douleurs chroniques provoquent souvent une baisse de concentration, de l’irritabilité et, à terme, des arrêts de travail.
  

Le coût pour les entreprises est loin d’être négligeable : absentéisme, perte de productivité, baisse du bien-être global.

Il devient donc urgent de repenser l’aménagement du poste de travail et d’intégrer plus de mouvement au quotidien.

Travailler debout : bénéfices et limites

Avantages reconnus du travail debout

Face aux risques de la sédentarité, la station debout s’impose comme une alternative intéressante. Ses effets bénéfiques sont nombreux et bien documentés :

• Stimulation musculaire légère : même en position statique, les muscles posturaux restent actifs.
  
• Activation de la circulation sanguine : fini les jambes engourdies ou les pieds froids !
  
• Meilleure posture : debout, on a naturellement tendance à se tenir plus droit, ce qui diminue la pression sur les disques lombaires.
  
• Consommation calorique plus élevée : en moyenne, on brûle 30 % de calories en plus qu’en étant assis (+0,15 kcal/min).
  
• Effet positif sur le cerveau : plusieurs études indiquent une meilleure concentration et des performances cognitives accrues après 30 minutes debout.
  

Pour les tâches créatives ou les réunions dynamiques, se mettre debout peut même améliorer les échanges et la prise de décision.

Risques d’un usage excessif de la station debout

Mais attention : travailler debout ne signifie pas rester figé toute la journée. Comme pour l’assise, l’immobilité reste un problème.

• Après 2 à 3 heures debout, les muscles fatiguent, surtout si l’on piétine sans bouger.
  
• Des douleurs peuvent apparaître dans les pieds, les genoux, voire des sensations de jambes lourdes ou des débuts de varices.
  
• Le sang a tendance à stagner dans les membres inférieurs, surtout en l’absence de mouvement.
  
• Une mauvaise ergonomie (plan de travail trop bas, écran mal placé) peut aggraver les tensions cervicales ou dorsales.
  

En résumé, ni assis ni debout n’est une posture idéale à elle seule. Le vrai enjeu : bouger régulièrement, alterner les positions et respecter les signaux de son corps.

La meilleure solution : alterner entre assis et debout

Pourquoi l’alternance est la clé ?

Rester assis fatigue. Rester debout aussi. L’alternance des deux postures permet d’en limiter les effets négatifs tout en cumulant leurs bénéfices. C’est ce que les ergonomes appellent une posture dynamique.

En alternant :

• Vous activez plus souvent la circulation sanguine,
  
• Vous évitez la raideur musculaire liée à l’immobilité,
  
• Vous prévenez les douleurs chroniques,
  
• Vous maintenez un bon niveau d’énergie tout au long de la journée.
  

C’est le mouvement qui protège le corps, pas la posture figée, quelle qu’elle soit.

L’alternance permet aussi de mieux écouter son corps : un peu de fatigue dans les jambes ? On s’assoit. Raideur dans le dos ? On se lève. Cette souplesse d’adaptation est essentielle pour préserver santé et performance.

Durée idéale et conseils pratiques

Les experts recommandent de changer de position toutes les 30 à 45 minutes. Cela peut paraître contraignant au départ, mais des astuces existent pour instaurer ce rythme :

✔ Programmez des rappels : alarme sur le téléphone, minuterie de bureau, application dédiée.
✔ Profitez des appels téléphoniques pour vous lever.
✔ Marchez pendant 2 minutes toutes les heures pour activer les jambes.
✔ Adoptez un bureau assis-debout pour varier naturellement, sans bouleverser votre organisation.
✔ Utilisez un tapis anti-fatigue pour soulager vos pieds quand vous êtes debout.

Le rôle de l’ergonomie dans le confort au travail

La bonne posture assise

Travailler assis n’est pas un problème… si la posture est bien pensée :

• Dos bien droit, en appui sur un dossier ergonomique avec soutien lombaire.
  
• Coudes à 90°, proches du corps, poignets alignés.
  
• Écran à hauteur des yeux, ni trop bas ni trop haut.
  
• Pieds à plat au sol, ou sur un repose-pied si besoin.
  

Le moindre désalignement prolongé (nuque penchée, épaules crispées) peut à terme provoquer des douleurs. Mieux vaut prévenir avec des ajustements simples mais efficaces.

La bonne posture debout

Debout aussi, le confort ne s’improvise pas :

• Ne bloquez jamais les genoux : cela fatigue les muscles. Gardez-les légèrement fléchis.
  
• Alternez d’une jambe à l’autre, ou utilisez un appui-pied pour reposer une jambe à la fois.
  
• Réglez la hauteur du bureau :
  → Pour les tâches de précision (écriture, dactylo) : plateau 5 cm au-dessus du coude
  → Pour les tâches de force : plateau 20 à 40 cm en dessous
  

Et surtout, évitez les chaussures rigides ou les talons hauts, et préférez un sol souple ou un tapis anti-fatigue pour limiter la pression plantaire.

Bureaux assis-debout : la solution idéale pour un poste adaptable

Qu’est-ce qu’un bureau assis-debout ?

Un bureau assis-debout est un mobilier dont la hauteur est réglable, manuellement ou électriquement. Il permet de passer d’une position assise à une position debout en quelques secondes.

Ce type de bureau :

• Favorise l’alternance sans changer de poste,
  
• S’adapte à toutes les morphologies,
  
• Est particulièrement utile en open-space ou en télétravail.
  

Issu du design scandinave, il a rapidement séduit les professionnels soucieux de leur confort au travail. Aujourd’hui, il est un incontournable de l’ergonomie moderne.

Avantages constatés en entreprise

L’usage du bureau assis-debout réduit significativement les troubles musculo-squelettiques. Les utilisateurs témoignent aussi de :

• Moins de fatigue en fin de journée,
  
• Meilleure concentration,
  
• Moins d’absences liées au mal de dos.
  

C’est aussi un signal fort envoyé par l’entreprise : celle-ci montre qu’elle s’engage pour le bien-être de ses collaborateurs.

Combinaisons idéales : siège assis-debout + bureau réglable

Pour maximiser l’ergonomie, certaines associations sont particulièrement recommandées :

• Un bureau réglable en hauteur + un siège assis-debout type tabouret actif.
  
• Un repose-pied pour soulager les jambes pendant les phases debout.
  
• Un tapis antifatigue pour améliorer le confort plantaire.
  

Ces équipements permettent de créer un environnement de travail souple, ajustable, et préventif, sans sacrifier la productivité.

Cas particuliers et recommandations spécifiques

Travailler debout pendant la grossesse

La grossesse modifie profondément le corps et les besoins ergonomiques. Travailler debout n’est pas interdit, mais nécessite des ajustements selon le stade de la grossesse :

• Au début : travailler debout est généralement bien toléré, à condition d’alterner fréquemment les postures et d’utiliser un support pour reposer une jambe.
  
• À partir du 2ᵉ trimestre, il est conseillé de privilégier la position assise avec pauses régulières en position allongée ou semi-allongée, pour soulager les lombaires et éviter la compression veineuse.
  

Dans tous les cas, il est essentiel d’adapter son poste de travail, d’écouter son corps, et de consulter un professionnel de santé si besoin.

Chaussures et sols adaptés au travail debout

Rester debout peut devenir inconfortable sans équipements adaptés :

• Optez pour des chaussures souples, avec un maintien du talon, une semelle amortissante et un bon soutien de la voûte plantaire.
  
• Évitez les sols durs (béton brut, métal). Préférez :
  
  • Un tapis antifatigue qui absorbe les pressions plantaires
    
  • Un revêtement souple (vinyle, liège, bois stratifié)
    

Ces ajustements limitent la fatigue musculaire et favorisent une station debout confortable et durable.

Alors, assis ou debout ? La vraie réponse n’est ni l’un ni l’autre, mais l’alternance bien pensée entre les deux.

Rester assis trop longtemps nuit à la santé. Travailler debout sans pause l’est tout autant. En revanche, en variant régulièrement les positions, en adoptant une bonne ergonomie, et en s’équipant intelligemment (bureau réglable, tapis, siège dynamique), vous créez un environnement de travail qui respecte votre corps.

Ce n’est pas une question de posture idéale, mais d’équilibre, de mouvement, et d’adaptation.

Votre bien-être au travail ne dépend pas que de votre fauteuil ou de votre écran. Il commence par un geste simple : bouger. Et si ce geste devenait une habitude ?

FAQ – Questions fréquentes

Quelle est la meilleure position pour travailler ?
Aucune position n’est idéale en continu. La meilleure posture est celle que l’on varie régulièrement : alterner assis et debout reste la stratégie la plus ergonomique.

Est-il bon de rester debout toute la journée ?
Non. Une station debout prolongée peut entraîner fatigue, douleurs plantaires, varices. L’alternance toutes les 30 à 45 minutes est essentielle.

Travailler debout fait-il maigrir ?
Debout, on brûle environ 50 calories de plus par heure qu’assis. Sur une semaine de 5 jours, cela représente environ 750 calories, soit 2 à 3 kg sur une année. Ce n’est pas une solution minceur, mais un bonus santé.

Le mal de dos est-il une maladie professionnelle ?
Oui, le lumbago ou la lombalgie chronique sont reconnus comme troubles musculo-squelettiques (TMS) liés au travail sédentaire, sous certaines conditions d’exposition.

Est-ce que les bureaux assis-debout valent l’investissement ?
Oui. Ils améliorent la productivité, réduisent les douleurs dorsales, et permettent de créer un poste de travail évolutif, adapté à chacun. L’investissement est rapidement rentabilisé par une meilleure qualité de vie au travail.